« Vingt personnes ont été tuées et 45 ont été soignées dans les différents hôpitaux » de la ville, a annoncé vendredi 14 le ministre de la Santé de l’État de Lagos, Jide Idris, sans préciser combien d’enfants se trouvaient parmi les victimes. Une quinzaine de blessés étaient toujours pris en charge « dans un état stable ».
Un précédent bilan officiel faisait état de neuf morts. Les opérations de secours sont achevées et aucune victime ne se trouve encore sous les décombres, selon les autorités.
Le vieil immeuble abritant une école maternelle et primaire, ainsi que des appartements et des commerces, s’était écroulé subitement mercredi matin à Lagos Island, un quartier densément peuplé de la capitale économique nigériane.
Bien que les effondrements meurtriers de bâtiments se produisent fréquemment au Nigeria, où les règles de construction sont régulièrement bafouées, le drame a suscité une immense indignation. Le bâtiment en question avait été identifié comme devant être démoli depuis 2017. Le gouverneur de Lagos, Akinwunmi Ambode, avait affirmé mercredi que l’école était « illégale » et que les propriétaires avaient refusé de respecter l’injonction des autorités de démolir plusieurs bâtiments dans ce quartier historique.
« La plupart des bâtiments du centre-ville de Lagos sont vieux et ne répondent pas aux normes minimum », a confirmé l’un des principaux constructeurs immobiliers à Lagos, Alani Fasiu Amusa. « Ils ont été construits il y a de nombreuses années avec des matériaux de mauvaise qualité et en l’absence d’ingénieurs en bâtiment qualifiés », a-t-il ajouté.
Malgré cette situation, de très nombreux immeubles abandonnés ou désaffectés de cette partie de la ville sont encore squattés de manière plus ou moins informelle par des familles ou des commerçants.
Les autorités de Lagos ont acheminé vendredi des bulldozers dans ce secteur et commencé à démolir d’autres immeubles du voisinage, afin d’éviter un autre scénario tragique. Selon Omotayo Fakolujo, responsable de l’Agence de construction et de contrôle de l’État de Lagos, une centaines de bâtiments sont concernés.
Jean Didier B