Sur un ton vibrant, inspiré, le président français Emmanuel Macron a pris la parole au premier jour pour ouvrir le XVIIe sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui se tient jeudi 11 et vendredi 12 octobre à Erevan, en Arménie. Lors de son discours, le chef de l’État français a appelé les participants à « réinventer » la francophonie, qui n’est « pas un club convenu, un espace fatigué, mais un lieu de reconquête » des valeurs comme les droits de l’Homme.
Créer un congrès des écrivains francophones
S’adressant à une quarantaine de dirigeants, le président français a souligné les reproches parfois faits à une francophonie « trop institutionnelle ». « La Francophonie doit se redonner un mandat fort en faveur de notre langue », a-t-il estimé, en particulier en promouvant le français « dans les échanges » et les institutions internationales comme l’ONU ou l’Union européenne. « On doit pouvoir échanger, négocier, proposer des initiatives dans notre langue. »
« L’anglais est devenu une langue de consommation. Le français est une langue de création », a-t-il jugé, appelant de ses vœux la création d’un congrès des écrivains francophones. « Cela n’a jamais été fait », a-t-il souligné, et cela permettrait de promouvoir le français comme étant « la langue de la création », ce qui le différencie de l’anglais, « langue d’usage ». Ce projet est initié par l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani, sa représentante pour la francophonie.
« L’avenir de l’Afrique sera féministe »
Mais « le premier combat de la Francophonie, c’est la jeunesse, et tout particulièrement en Afrique », « épicentre » de la francophonie, a ajouté le président, appelant également à lutter « contre l’obscurantisme, l’oppression faite aux femmes et le recul de l’éducation, en particulier celle des jeunes filles ».
« La Francophonie doit être féministe. L’avenir de l’Afrique sera féministe », a-t-il lancé sous les applaudissements.
Emmanuel Macron, à ce titre, a souhaité une révision de la charte de la Francophonie, pour notamment se pencher sur les modalités d’adhésion à l’OIF. « Faut-il se contenter de prendre quelques engagements en matière de respect des droits de l’Homme » pour rejoindre l’OIF, s’est-il demandé.