Roundup et cancer : Après Un « procès test », Monsanto Doit Payer 80 Millions de Dollars à Un Plaignant

C’est une nouvelle défaite pour Monsanto. Les juges du tribunal fédéral de San Francisco ont accordé, mercredi 27 mars, 80 millions de dollars (72 millions d’euros environ) de dommages et intérêts à un plaignant qui affirmait que le Roundup, l’herbicide à base de glyphosate de Monsanto, filiale de Bayer, était la cause de son cancer.

Pour le jury californien, le groupe chimique allemand est responsable du lymphome non hodgkinien d’Edwin Hardeman. Il juge que le Roundup est un produit mal conçu, que Monsanto a négligé de prévenir les usagers de son risque cancérigène et que la société a agi de manière négligente.

Bayer a annoncé dans un communiqué qu’il ferait appel de cette décision qu’il juge une nouvelle fois décevante. Il conteste toutes les allégations selon lesquelles le Roundup ou le glyphosate pourraient causer le cancer, affirmant que pendant des décennies, des études indépendantes ont montré que le désherbant le plus largement utilisé au monde était sans danger pour l’homme.

Le tribunal fédéral de San Francisco avait déclaré, le 19 mars, que le Roundup était un « facteur significatif » dans le déclenchement du cancer d’Edwin Hardeman, décision qui a fait chuter l’action Bayer de plus de 12 %.

Le procès avait débuté le 25 février dernier : le plaignant, Edwin Hardeman, un septuagénaire retraité, vivant au nord de San Francisco, s’était vu diagnostiquer, en février 2015, un lymphome non hodgkinien et un cancer du système lymphatique, et il avait engagé une action en justice un an plus tard. Durant le procès, il a expliqué à la barre avoir pulvérisé de « grandes quantités » de Roundup pendant plus de 25 ans pour éliminer de sa propriété une plante très urticante, le sumac vénéneux. Et « pas mal de fois », le désherbant s’est retrouvé en contact avec sa peau, a-t-il ajouté.

En août dernier, un jury californien avait déjà considéré que le Roundup était à l’origine du cancer qu’a développé Dewayne Johnson et avait condamné la filiale de Bayer à lui verser 289 millions de dollars (253 millions d’euros). Depuis, les dommages-intérêts ont été réduits à 78 millions de dollars.

Le procès Hardeman était ce qu’on appelle en droit américain un « procès test » car son issue doit officiellement servir de baromètre pour les procès regroupés avec lui. Concrètement, il permet aux différentes parties de déterminer s’il vaut mieux signer un accord à l’amiable hors tribunaux pour solder les poursuites, comme cela se fait souvent aux États-Unis. Le Roundup fait l’objet de 11 200 actions en justice dans le pays.

Hélène Zoua

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