L’ex numéro 3 de l’Église catholique connait enfin sa peine. Le cardinal George Pell a été condamné, mercredi 13 mars en Australie, à six ans de prison pour pédophilie, avec une peine minimum de trois ans et huit mois. Il risquait jusqu’à 50 ans de réclusion pour avoir agressé deux enfants de chœur à Melbourne en 1996 et 1997.
Le correspondant de France 24 à Sydney, Grégory Plesse, évoque « une audience assez exceptionnelle », « diffusée en direct sur plusieurs chaînes de télévision australiennes ». « Le juge s’est exprimé pendant plus d’une heure, ce qui est long pour le simple prononcé d’un délibéré », décrit le journaliste, qui rappelle qu’il s’agit d’un « jugement assez historique dans la mesure où il condamne le personnage le plus haut placé dans l’Église catholique pour des faits de pédophilie ».
Le juge Peter Kidd a déclaré au tribunal de Melbourne qu’il avait tenu compte des « crimes odieux » commis par le prélat de 77 ans mais aussi de son âge avancé, et du fait qu’il avait « par ailleurs mené une vie irréprochable ». Le prélat n’a pas témoigné à son procès. Dans un interrogatoire de filmé en 2016 alors qu’il était à Rome, il avait qualifié ces accusations de « mensonges insensés », « de tas d’inepties absolues ».
Le cardinal « a droit à une justice équitable et constante », a lancé à l’audience le juge, regrettant la « mentalité de meute » d’une partie de l’opinion publique. « Vous ne devez pas servir de bouc émissaire », a-t-il ajouté. « Je ne suis pas là pour juger l’Église catholique », a encore souligné le magistrat, martelant que seul l’examen des faits comptait. Et le juge a énuméré les crimes commis par le prélat, expliquant qu’ils avaient des répercussions « profondes » et « durables » sur une victime encore en vie aujourd’hui et probablement sur l’autre, décédée par la suite d’une surdose d’héroïne.
Alice Bakandja