À 15 kilomètres du Pakistan, la ville indienne de Uri a transformé une de ses écoles en un centre d’accueil temporaire. Il permet de mettre à l’abri les familles ayant fui le village, situé sur la ligne de démarcation qui sépare l’Inde du Pakistan. Les échanges de tirs entre les deux pays est incessant ces derniers jours.
Yasmeen, une des femmes déplacées, raconte qu’elle a été réveillée dans la nuit par un « grand bruit ». « Nous avons pris quelques affaires et nous sommes partis, explique-t-elle à France 24. Nous avons vraiment peur. Nous voulons qu’ils arrêtent ces bombardements pour rentrer chez nous. »
Les autorités de Uri se tiennent prêtes à accueillir d’autres familles si la tension ne faiblit pas. « Nous avons libéré huit salles pour les accueillir, déclare Mohammad Uqbal, un responsable local. Nous avons sorti les bureaux et les chaises dehors et nous leur apportons des repas. »
« Ce sont les civils qui souffrent en premier »
Malgré un cessez-le-feu signé en 2003, les accrochages sont fréquents entre soldats indiens et pakistanais. Les deux pays s’accusent mutuellement de violer cet accord. Dans cette région, ces tensions sont devenues le quotidien des familles.
Mohammad Shafeer est lui aussi déplacé. Las, il explique que « cette situation dure depuis des années ». « Un jour, ça s’arrête, puis ça reprend, ils lancent des obus au milieu de la nuit. Nous n’avons aucun endroit où nous protéger dans notre village. Les gens meurent des deux côtés. Que cela soit l’Inde ou le Pakistan qui attaque, ce sont les civils qui souffrent en premier », déplore-t-il.
Les autorités indiennes ont annoncé la construction de bunkers pour protéger les habitants. Depuis le début de la nouvelle crise, il y a une semaine, au moins huit civils ont été tués lors d’affrontements sur la ligne de contrôle. https://www.facebook.com/Agoraside/notifications/
Jean Didier B