Un ressortissant canadien, Robert Lloyd Schellenberg, a été condamné, lundi 14 janvier, à la peine de mort en Chine à l’issue de son nouveau procès pour trafic de drogue, une décision susceptible de refroidir un peu plus les relations déjà tendues entre les deux pays.
L’homme âgé de 36 ans s’était vu infliger en 2018, lors d’un premier jugement, une peine de 15 ans de prison – un verdict jugé fin décembre trop « indulgent » par la justice chinoise. Il a clamé son innocence toute la journée devant un tribunal de Dalian, ville du nord-est du pays.
« Le tribunal rejette totalement les explications et la défense de l’accusé, car elles vont à l’encontre des faits », a indiqué le juge en prononçant le verdict dans une salle d’audience comble, où environ 70 observateurs avaient pris place, dont des diplomates canadiens.
« Il est très inquiétant que la Chine commence à agir de façon arbitraire pour appliquer la peine de mort, surtout à un Canadien », a réagi le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, en promettant d’intervenir.
Cette condamnation à la peine capitale survient à l’heure où les relations diplomatiques sino-canadiennes sont tendues depuis l’arrestation début décembre par le Canada – sur demande américaine – de Meng Wanzhou, la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei.
Dans la foulée, la Chine a arrêté deux Canadiens : un ex-diplomate, Michael Kovrig, et un consultant, Michael Spavor. Pékin les accuse d’avoir « menacé la sécurité nationale ». Ces interpellations sont largement perçues en Occident comme des mesures de rétorsion.
« Je ne suis pas un trafiquant de drogue. Je suis venu en Chine pour faire du tourisme », a-t-il assuré lundi lors de son procès. Mais le tribunal a jugé que le Canadien, interpellé en décembre 2014, avait joué un « rôle clé » au sein d’un gang impliqué dans le trafic de stupéfiants.
Jean Didier B